Lux Interior et Ivy Rorschach, couple fondateur des légendaires Cramps en 76 (et grands passeurs de la culture trash US), n’auront de cesse le long de leurs parcours de se réapproprier/recycler ici un riff, là une ligne de chant de leurs disques favoris. Collectionneurs avisés devant l’éternel, leur dernière baraque croulait littéralement à telle point que certaines pièces devaient être étayer pour supporter le poids des vinyles…
Ayant écumé tous les disquaires de quartiers, les vides-greniers et les hangars remplis de bacs à 1$, ils auront ainsi accumulé une masse incommensurable d’obscurs trésors rock’n’roll 50’s et 60’s punk (leur principale source d’inspiration), mais aussi de doo-wop, de surf, d’exotica, de musique latinos, d’instrus tordus, de novelty songs et j’en passe. S’il existe pas mal de compilations regroupant tous les titres originaux dont ils se sont inspirés (les indispensables séries Born bad/Songs the Cramps taught us), ainsi que des rééditions de certaines mix-tapes réalisées par Lux himself (notamment les Vip-Vop tapes et The purple knife show), un fanatique de la première heure (Kogar the swinging ape) s’est mis en tête de compiler tous les titres évoqués par le duo lors d’interviews, d’émissions radio, de compils blank-tapes réalisées à l’occasion pour les potes et les soirées, et allant même jusqu’à retrouver les morceaux passés avant leurs montées sur scène… un boulot de malade quoi! Son point de départ étant la très longue itw consacrée à leur collection et disques fétiches tirée du magazine « Incredible strange music », il en sortira 2 volumes d’une trentaine de titres chacun, pour finalement arriver 15 ans plus tard au nombre total de 17, le tout sous format fichier mp3, disponible sur son blog ainsi que sur les plateformes de téléchargement, le tout voulu sans profit (bien que depuis nombre de sorties ont pillé son travail et en ont fait commerce). Ici j’ai regroupé quelques-uns de mes titres préférés sur les presque 500 concernés. Si depuis la mort de Lux en 2009 Ivy a rangé ses guitares, il nous reste leurs héritages (les 2 premiers albums et la compil des early singles demeurant incontournables), mais aussi tout cet incroyable pan de l’histoire musicale, qu’ils nous auront permis de (re)découvrir.
p’tain, p’tain… on va bien s’entendre. Merci gros